Moins de robots, plus de dinde : le grand virage du fondateur de Chipotle
Un concept novateur et ses défis
Il y a un peu plus d’un an, le fondateur de Chipotle, Steve Ells, a ouvert Kernel à New York, un restaurant végétalien qui se distinguait par l’utilisation d’un bras robotique dans sa cuisine. Ce projet a suscité un vif intérêt médiatique, beaucoup voyant en lui un symbole de l’adoption croissante de la robotique dans le secteur de la restauration. Cependant, un an plus tard, Kernel a fermé ses portes, laissant place à un établissement de restauration rapide plus traditionnel, mettant en avant des options carnées.
De l’automatisation à un concept plus traditionnel
Ce changement de direction est significatif, surtout compte tenu des déclarations d’Ells l’année précédente, où il qualifiait son restaurant automatisé de « l’avenir de l’industrie de la restauration ». En décembre, face à des frustrations croissantes, il a commencé à envisager un nouveau départ. Ce concept révisé, baptisé Counter Service, abandonne l’idée de l’automatisation au profit d’un modèle plus classique.
Les défis de la robotique dans la restauration
Tom Cortese, le directeur des opérations de l’entreprise, a souligné plusieurs défis lors d’une interview. Les points suivants méritent d’être mentionnés :
– Logistique complexe : Installer et maintenir un robot sensible dans une cuisine nécessite des ressources considérables.
– Formation du personnel : Les employés doivent être formés pour interagir avec le robot, ce qui ajoute une couche de complexité.
– Sécurité accrue : L’introduction de robots impose de nouvelles règles de sécurité, différentes de celles d’une cuisine traditionnelle.
– Problèmes d’immobilier : Les infrastructures anciennes de New York, construites en 1910, compliquent l’installation de machines sensibles.
Ces défis mettent en lumière les difficultés pratiques que pose l’intégration de la robotique dans un environnement de restauration.
Une esthétique à revoir
Ells lui-même a reconnu que l’apparence trop « robotique » de Kernel pouvait rebuter les clients. Dans une interview, il a évoqué la nécessité de « réchauffer » le concept. Ce retour à une esthétique plus accueillante pourrait être un facteur clé dans le changement de cap vers un modèle plus traditionnel.
Le retour à la viande : une réponse à la demande du marché
L’inclusion de la viande dans le menu de Counter Service reflète également une réalité du marché. Malgré une décennie d’innovation axée sur les protéines végétales, une grande majorité d’Américains restent des consommateurs de viande. Bien que les options végétaliennes soient appréciées, les établissements végétaliens exclusifs rencontrent des difficultés pour attirer un public plus large.
La qualité des aliments au cœur du succès
En retirant les robots et en intégrant des options carnées, Ells semble revenir à une approche plus traditionnelle, basé sur un principe fondamental de la restauration : la qualité des aliments. Ce changement de stratégie s’inscrit dans une volonté d’attirer une clientèle plus variée, tout en répondant à une demande existante pour des plats à base de viande.
L’avenir de la restauration : un équilibre à trouver
Le passage de Kernel à Counter Service illustre une tendance plus large dans l’industrie de la restauration. L’équilibre entre innovation technologique et attentes des consommateurs reste un défi majeur. Les exemples de robots de cuisine spécialement conçus, comme ceux utilisés par certaines chaînes de restauration rapide, montrent que la technologie peut avoir sa place, mais dans des contextes adaptés.
– Établir un lien avec les consommateurs : La convivialité et l’esthétique jouent un rôle crucial dans l’acceptation.
– Innovons tout en restant ancrés dans la réalité : Les tendances du marché doivent guider les innovations.
– Accepter la diversité des préférences alimentaires : Offrir des options variées est essentiel pour attirer un large public.
L’expérience de Steve Ells avec Kernel et Counter Service souligne l’importance d’une approche pragmatique dans l’innovation en restauration. Les leçons tirées de ce voyage pourraient offrir un aperçu précieux pour d’autres entrepreneurs dans le secteur.